Voici les différentes techniques de décoration du métal à la disposition du graveur :
- La taille-douce : La plus simple, mais aussi la plus difficile. Le trait sans repentir exprime, comme la calligraphie, l’art et la personnalité du graveur. Pour réussir une taille-douce, il faut bien sûr une main habile et précise mais il faut surtout une connaissance du trait et de ses effets car chaque intervention du burin laisse une trace indélébile . Une gravure en taille-douce doit montrer une attaque de burin franche et nette, des lignes souples mais nerveuses, régulières sans monotonie, et proscrire tout trait inutile donnant un aspect fatigué à l’ouvrage. C’est une technique sévère mais c’est la plus noble. Le « beau métier » disaient les anciens. C’est cette technique qui se rapproche le plus du dessin, elle sert surtout pour les scènes et les paysages mais aussi pour les décorations légères. On l’utilise beaucoup en gravure d’estampe dont les tirages imprimés portent alors le nom de « burins » pour les distinguer de l’eau-forte ou de la pointe sèche.
- Le fond creux ou damasquinage : utilisé principalement pour l’ornement, ce procédé consiste à creuser tout autour du dessin gravé de telle sorte qu’il apparaisse en relief sur les fonds. Ces fonds sont ensuite « matés » pour créer un contraste entre les parties en relief polies et les fonds. Parfois appelé « champlevé », ce procédé est alors destiné à l’émaillage.
- La ciselure : analogue à la sculpture en bas relief, ce que l’on appelle ciselure en gravure sur armes se distingue de ce que l’on dénomme ainsi en fonderie d’art en ceci que le ciseleur sur armes, commence d’abord par tracer et modeler la pièce au hachoir et à la gouge pour ensuite, seulement, donner l’aspect fini et les effets de matière à la pièce ciselée. C’est un travail souvent très long car le métal ainsi taillé donne des reflets en tous sens qu’il faut absolument atténuer et diriger par des travaux de finition (ce que l’on entend habituellement par ciselure).
- L’incrustation ou damasquinure : consiste en l’inclusion , par une certaine méthode de sertissage (en queue d’aronde), de métal (souvent noble) dans un autre. L’effet obtenu est un jeu de différentes couleurs de métaux. L’incrustation est dite arasée ou en relief suivant que l’excès de matière incrustée est relimée au niveau du support ou non.
Ces différentes techniques se côtoient souvent sur une même pièce gravée.
La médaille et le cachet : . C’est une spécialité peu courante et assez difficile qui n’est pas utilisée en gravure sur armes mais fait partie du métier de graveur. Il s’agit de tailler un moule en creux et en miroir, c’est-à-dire en négatif, dans une matrice d’estampage, pour un tirage en métal, ou dans un cachet (bague ou autre), pour un tirage en cire . La première difficulté à surmonter est l’inversion : la droite devient gauche et le relief devient un creux. Cette matrice sert ensuite à estamper en série le même modèle. C’est un des procédés que j’ai utilisés pour les boutons de vénerie.